Dans les premiers temps de l’Église, il y avait des écrits appelés les « textes pour la famille». Ils s’adressaient à deux groupes: les familles individuelles, et les familles élargies, les communautés. Les écrits s’adressant aux familles individuelles avaient pour but de donner des directives générales concernant la vie de famille, surtout en ce qui concerne la manière dont ces familles devaient se comporter dans la communauté. Pierre et Paul ont utilisé leur contexte culturel pour démontrer comment les membres des familles chrétiennes devaient vivre au sein de l’Église – la famille de Dieu. Nous trouvons trois de ces textes adressés spécifiquement aux familles individuelles dans les lettres du Nouveau Testament: il s’agit d’Éphésiens 5.22-6.9, Colossiens 3.18-4.1, et 1 Pierre 3.1-7. Dans ce volet, nous examinerons le passage de la lettre aux Éphésiens. Notre époque est en train de remettre en question le mariage éclatant la famille au sein de la culture; il est donc essentiel que notre expérience du mariage et notre fondement pour la vie de famille s’inspirent du modèle laissé par Dieu.
Étudier les Écritures Éphésiens 5.21-6.9
5 « 21 et parce que vous révérez le Christ, vous vous soumettrez les uns aux autres, 22 vous femmes, en particulier, chacune à son mari, et cela par égard pour le Seigneur… 25 Quant à vous, maris, que chacun de vous aime sa femme comme le Christ a aimé l’Eglise … 33 Quant à vous, que chaque mari aime sa femme comme lui-même, et que chaque femme respecte son mari. 6 « 1Vous, enfants, obéissez à vos parents à cause du Seigneur, car c’est là ce qui est juste… 4 Vous, pères, n’exaspérez pas vos enfants, mais élevez-les en les éduquant et en les conseillant d’une manière conforme à la volonté du Seigneur… 8 Car vous savez que chacun, qu’il soit esclave ou libre, recevra ce qui lui revient selon le bien qu’il aura fait. 9… Car vous savez que le Seigneur qui est au ciel est votre Maître tout autant que le leur ; et il n’agit jamais par favoritisme. »
Résumez l’enseignement central du passage – Travail de Serge Oulaï : DEUX VISAGES DE L’AMOUR CONJUGAL : la responsabilité et le respect (l’autorité et la soumission ) Ephésiens 5.21-33
I. Considérons le cas du mari. La responsabilité (l’autorité)
1. L’amour est une responsabilité affectueuse.
2. le mari doit aimer sa femme comme Christ a aimé l’Église et comme il aime son propre corps.
II. Venons-en à l’épouse. Le Respect (la soumission)
1. Le commandement de respecter (se soumettre) est une application particulière d’un devoir général du chrétien
2. L’épouse respect (se soumet à) un mari qui l’aime et non à un mari qui la domine
III. Articulons ces deux visages de l’Amour dans le mariage :
1. Le mari doit aimer comme Christ a aimé
2. À l’image de l’amour de Christ, celui du mari se sacrifie pour servir
3. La soumission de l’épouse n’est qu’un autre aspect de l’amour
Développons les points énoncés ci-dessus.
I. Considérons le cas du mari. La responsabilité (l’autorité)
1. L’amour est une responsabilité affectueuse.
Ce que La Bible souligne essentiellement, ce n’est pas l’autorité que le mari doit exercer sur sa femme, mais son amour pour elle. Son autorité s’exprime sous la forme d’une responsabilité affectueuse.
Pour nous, le mot « autorité » évoque souvent l’idée de pouvoir, de domination, voire d’oppression. Nous voyons un homme dominateur, qui prend seul toutes les décisions donne des ordres et exige qu’ils soient exécutés, paralyse et écrase sa femme au point de l’empêcher de se développer, de devenir une personne adulte et épanouie.
Ce n’est pas du tout ainsi que la Bible conçoit le rôle de Responsabilité du mari, si l’on en croit la comparaison avec le modèle de Jésus-Christ !
Mais cela suppose davantage l’idée de sacrifice et de don de soi à l’égard de la bien-aimée, ainsi que Christ l’a démontré en se sacrifiant pour l’Église.
Si le mot « chef » évoque l’idée de pouvoir, alors :
a. c’est le pouvoir de prendre soin d’Audrey et non de l’écraser,
b. le pouvoir de servir Audrey et non de la dominer,
c. le pouvoir de faciliter l’épanouissement de la personnalité d’Audrey et non celui de l’anéantir ou de l’étouffer.
En toutes choses, le mari aura pour référence de son amour celui qui a été manifesté à la croix, lorsque Christ s’est livré lui-même à la mort par amour pour son épouse, l’Eglise.
2. le mari doit aimer sa femme comme Christ a aimé l’Église et comme il aime son propre corps.
a- cinq verbes pour décrire les étapes de l’engagement :
– Il l’a aimée,
– s’est donné lui-même pour elle,
– afin de la sanctifier, c.-à-d. de la rendre digne
– après l’avoir purifiée, c.-à-d. laver de ses souillures
– pour la faire paraître devant lui, rayonnante de beauté
b- les implications du rôle de chef imparti à Christ.
Un mari ne devrait donc jamais utiliser son rôle de chef pour écraser sa femme, ou l’étouffer, ou l’empêcher d’être elle-même. Son amour le conduira à se donner, se sacrifier pour elle, de sorte qu’elle puisse connaître, sous le regard de Dieu, un plein épanouissement de sa personnalité, qu’elle puisse être encore plus elle-même ; rayonnante de beauté intérieure et esthétique
c- V 28 : « de même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. »
Nous savons tous, par expérience, comment nous aimer nous-mêmes ! D’où l’utilité pratique de la « règle d’or » énoncée par Jésus de « faire aux autres ce que nous aimerions qu’ils nous fassent » (Mt 7.12). Et donc faire à son épouse/ à son époux ce qu’on aimerait qu’il fasse pour nous. Au v 29 a :
« Jamais personne, en effet, n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin »
II. Venons-en à l’épouse. Le Respect (la soumission)
Ce passage est impopulaire parmi les femmes ! Mais, a-t-il été lu attentivement et surtout a-t-il été lu dans son contexte global.
cette exhortation constitue la règle d’une liberté et très loin de justifier l’oppression de l’épouse.
1. Le commandement de respecter (se soumettre) est une application particulière d’un devoir général du chrétien
L’ordre « femmes, soyez respectueuses (soumises)» (v. 22) est précédé par celui du verset 21 : « Soumettez-vous les uns aux autres. » La soumission est un devoir chrétien universel. « Dans vos rapports mutuels, revêtez-vous tous d’humilité » (1 P 5.5).
C’est une démonstration d’amour et de la beauté de l’humilité.
2. L’épouse respect (se soumet à) un mari qui l’aime et non à un mari qui la domine
Au 16ème siècle, Calvin prêchait : « Les maris… ne devraient pas se comporter d’une manière cruelle envers leurs femmes, ni penser que tout ce qui leur plaît soit permis et légitime, car leur autorité devrait davantage être celle d’un compagnon que celle d’un roi. »
À trois reprises, l’apôtre répète le devoir fondamental du mari :
– Maris, aimez chacun votre femme (v. 25) ;
– les maris doivent aimer leur femme (v. 28) ;
– que chacun de vous aime sa femme (v. 33).
Le v. 33 résume succinctement l’enseignement que Paul vient de donner aux maris et à leurs épouses : Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même car elle et lui sont devenus un, et que la femme respecte son mari
III. Articulons ces deux visages de l’Amour dans le mariage :
1. Le mari doit aimer comme Christ a aimé
La femme a-t-elle le sentiment que la soumission qui est exigée d’elle est difficile à accomplir ? Or en fait ce qui est exigé de son mari est davantage difficile :
Il ne suffit pas pour lui d’aimer sa femme d’un amour romantique, sentimental, voire passionné, qui passe trop souvent aujourd’hui pour de l’amour authentique ; il doit l’aimer de l’amour de Christ. Il lui est proposé Christ comme modèle
2. À l’image de l’amour de Christ, celui du mari se sacrifie pour servir
Il ne doit pas anéantir la personnalité de sa femme.
Au contraire, il doit s’efforcer de faire disparaître tout ce qui dépare sa véritable féminité et l’aider à tendre vers la gloire, vers la perfection d’une personnalité pleinement épanouie, qui sera la destinée ultime de tous ceux que Christ aura rachetés.
3. La soumission de l’épouse n’est qu’un autre aspect de l’amour
• Que signifie se soumettre sinon se donner à son mari librement !
• Et que signifie « aimer » sinon aussi se donner à quelqu’un, comme Christ s’est donné pour l’Église !
La soumission et l’amour sont donc deux aspects d’une même réalité :
– le don désintéressé de soi, fondement de tout mariage qui dure et qui s’enrichit avec le temps. Un tel don de soi n’est jamais chose facile: Amour et souffrance sont inséparables, surtout pour les êtres pécheurs que nous sommes.
– Le don de soi à autrui implique une reconnaissance de sa valeur. En effet, le don de ma personne à quelqu’un présuppose que j’estime celui-ci tellement digne que je suis prêt à me sacrifier pour lui, afin de lui permettre de développer plus pleinement encore sa propre personnalité.
Chacun recherchant à valoriser l’autre dans l’harmonieuse complémentarité.
Il ne faut donc pas que maris et femmes s’imaginent atteindre l’harmonie sans souffrance ; ils devront travailler à construire une relation d’amour, de respect et de vérité.
« La soumission et le respect que l’Écriture exige de la femme à l’égard de son mari… n’est nullement la docilité d’un chat ou d’un chien couché aux pieds de son maître… Paul sous-entend un partenariat volontaire, libre, joyeux et reconnaissant, ainsi que le prouve l’analogie avec la relation entre Christ et l’Église. »8
CONCLUSION
Ainsi Mari et femme, vous êtes encouragé à tenir compte tout au long de votre vie maritale de ces deux visages de l’amour conjugal autorité et soumission en d’autres mots :
• Responsabilité affectueuse et don de soi envers Audrey,
• Respect et partenariat volontaire envers Eddy.
Mais l’épouse idéale n’existe pas, le mari idéal non plus !
Un homme ne trouvera pas d’épouse qui comble toutes ses aspirations et qui réponde à toutes ses attentes.
Une femme en quête de l’homme idéal, du mari qui répondrait à toutes ses attentes, n’en trouvera pas
Et pourtant, le sage dira plus loin : « jouis de la vie avec ta femme » (9.9), celle que tu as qui n’est pas idéale, mais qui est réelle. On pourrait aussi dire « jouis de la vie avec ton mari », celui qui n’est pas l’idéal, mais qui est réelle, et qui t’aime et que tu aimes. En vous basant sur « ce qu’aimer veut dire » en 1 Corinthiens 13. 4-7
« Quand votre amour est bien tricoté, vous cueillez de beaux fruits, que sont :
• Le plaisir partagé dans le donné et l’accueilli, l’offert et le reçu, la liberté de cultiver le plaisir et la parole ensemble
• La complicité, c’est-à-dire le degré de tolérance, de tact, de compréhension (immédiate), d’intelligence spontanée de l’autre, mêlée à la bienveillance et au non-jugement.
• La sécurité à court et à long terme, liée au respect des engagements, a la capacité de relativiser les incidents (dédramatisation) et au respect réciproque
• Le projet, la capacité d’aller au-delà du désir, d’inventer ensemble un avenir accessible & concret pour les deux
• Développer une spiritualité de couple qui nous maintient dans un rapport de créatures, nous garde de l’idolâtrie et nous lie à Jésus Christ, la source de la vie et du pardon. »
« Pourquoi ces directives alors? Parce que le Christ a un plan pour son peuple. Ce plan a pour fondement l’Église comme famille de familles. Pour que l’Église puisse fonctionner de façon ordonnée, les familles qui la constituent doivent fonctionner de façon ordonnée. Pour toutes choses, Dieu a institué un ordre, et lorsque nous suivons l’ordre qu’il a créé, les familles et les Églises fonctionnent.
En regard des valeurs qui ont cours dans la société occidentale contemporaine, ceci semble de prime abord étrange, même archaïque pour certains, parce que notre culture nous communique un message totalement différent. Nous allons dans le sens inverse des directives divines. Et qu’en résulte-t-il ? Les familles sont éclatées, l’autorité s’effrite et nous sommes en train de mettre au monde une génération d’enfants privés des bienfaits, du caractère et de la sécurité, inhérents à une vie familiale stable où les hommes prennent la direction de leur foyer. »
Appliquer les principes
Le moment est venu de réagir à ce que vous avez étudié et discuté. Prenez votre temps pour faire cette section. Il est possible que le milieu familial où vous avez grandi ne reflète pas du tout l’intention du Christ pour la vie de famille. Il est possible aussi que votre façon actuelle de voir les choses et de structurer votre foyer diffère passablement de ce modèle biblique. Peut-être aurez-vous besoin de donner à vos relations matrimoniales une orientation nouvelle, et même de reconsidérer la manière dont fonctionne votre vie de famille ?